« Je suis franciscaine » disait Liliane, ma mère ; elle était animée par la foi des humbles. Saint François, elle le connaissait par ses Fioretti et par les fresques de Giotto à Assise. Le « Sermon aux oiseaux » était pour elle une œuvre de vérité.
Liliane est partie en août 2012. Après la messe d’adieu, sa famille et ses amis se sont réunis sur une terrasse du port de Pully. Il faisait très chaud et une tente nous protégeait du soleil. Des moineaux sont venus se poser sur le tissu, sautiller, jouer, se chamailler peut-être. Nous les voyions en transparence au-dessus de nous, comme dans un théâtre d’ombres qui leur donnait une très mystérieuse présence. Ils avaient, oui, quelque chose de surnaturel, de l’autre côté du miroir. C’est pour ma mère qu’ils étaient là.
GUY SCHIBLER 