Série 01 – Gibbon
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Gibbon
Installation vidéo + musique (moniteur, haut-parleurs, piézos), environnement visuel (sonogrammes, lutrins, cordes, partitions).
L’installation propose huit rencontres d’une minute environ entre le chant d’un duo de gibbons à bonnet (hylobates pileatus) et une série d’interventions musicales qui lui répondent. Par leurs analogies avec le chant des humains, les vocalisations des gibbons permettent, entre autres, une méditation sur l’origine et le sens de la musique.
Les gibbons sont monogames et chantent le plus souvent en couple. Chaque duo développe sa propre séquence sonore, qui dure quelques dizaines de secondes, et la répète à de nombreuses reprises chaque matin. La succession des sons dans l’épisode vocal suit un ordre précis et constant, avec ajouts progressifs et accélération du tempo jusqu’à un ralentissement final. Par son pouvoir d’intimidation, il semble que ce chant ait pour fonction de défendre un territoire ; il servirait en outre à renforcer le lien de couple et la cohésion de la famille. Il est plausible d’affirmer que cette préoccupation de renforcer l’unité d’un groupe était l’une des fonctions premières de la musique. Elle joue encore souvent ce rôle ; pour s’en convaincre, il n’y a qu’à penser aux hymnes nationaux, à la musique militaire, aux chants des supporters sportifs…
A partir d’une vidéo de Guy Schibler tournée au zoo de Zurich et répétée en boucle, Marie Schwab, avec l’aide de plusieurs partenaires musiciens, a composé un tressage sonore qui associe le bruit, le cri, le chant et donc la musique. Le chant des gibbons (avec parfois les cris des enfants qui l’imitent) a constitué pour la musicienne le support (la source, la matrice, l’interlocuteur, le complice) de sa création. Celle-ci a recours à toutes sortes d’instruments et à des logiques d’agencement multiples. Elle est construite à la fois sur l’imitation, la réinterprétation, la complexification et l’improvisation.